Résumé :
Après 1460, à l’époque où l’art de Gutenberg commença à se pratiquer systématiquement en Europe, en Europe centrale surtout, et en Angleterre, on constate un souci chez les artisans du livre qui s’efforçaient à ne pas rompre les liens avec la tradition manuscrite de l’Orient et de l’Occident. C’est pourquoi, dans un premier temps, la place des éléments décoratifs qui apparaissaient dans les manuscrits, surtout la place des bandeaux et des lettres ornées ou historiées, restait vide pour que les enlumineurs et autres miniaturistes la remplissent de dessins sophistiqués et multicolores. Cependant, avec le temps et surtout quand le livre imprimé cessa d’être un produit destiné à être acheté par des représentants de la classe dirigeante (les princes et autres aristocrates ou le clergé), des orfèvres travaillant l’or ou l’argent se mirent à la tâche et produisirent des bandeaux et des lettres initiales ornées ou historiées afin que les livres imprimés puissent égaler les codices manuscrits. L’édition de livres imprimés grecs, qui allait connaître un grand essor à Venise dès 1495, suivit cette même tradition, et Jean Rossos est un artiste qui se distingua en 1499 et en 1500 à l’intérieur de cette tradition, lorsqu’il travaillait pour la maison d’édition de Nikolaos Vlastos et Zacharias Kallierghis.